Kinésiologie et énurésie. Je reçois régulièrement des enfants souffrant d’énurésie, et leurs parents qui, après avoir éliminé d’éventuelles causes nécessitant une prise en charge médicale ou psychologique, me demandent si la kinésiologie peut les aider à se débarrasser de ce trouble sans gravité mais pas toujours facile à vivre.
Il existe deux formes d’énurésie : la primaire et la secondaire.
L’énurésie primaire, c’est lorsque l’enfant n’a jamais connu de phase de propreté nocturne depuis sa naissance.
La plupart du temps, il s’agit simplement d’un retard dans l’apprentissage du contrôle de la vessie. Les meilleurs remèdes sont alors la patience et la bienveillance. Souvenez vous que chaque enfant a son propre rythme d’évolution, et même si le vôtre met plus de temps que la moyenne à y arriver, ça ne remet en question ni sa valeur, ni ses capacités, et encore moins sa volonté. Il ne fait pas exprès, alors inutile de le gronder, de le plaindre ou de lui demander de faire des efforts, ça n’aurait aucun sens… Personne ne demande à son enfant de faire des efforts pour que ses dents poussent plus vite ! Et bien c’est pareil, il convient de lui laisser le temps et de dédramatiser …
Lorsque l’énurésie primaire est associée à d’autres symptômes comme des difficultés à rester assis tranquillement, une tendance à dormir sur le ventre, une posture avachie ou une sensibilité de contact au niveau de l’étiquette du pantalon, ça peut être le signe d’un réflexe primitif non intégré, qui s’active sans qu’on lui demande (c’est le propre du réflexe…), provoquant des mouvements involontaires de la région lombaire (l’enfant se tortille).
L’intégration de ce réflexe « périmé », grâce à un programme d’activités motrices simples et ludiques, à répéter à la maison pendant quelques semaines, peut alors faire des miracles sur l’énurésie.
L’énurésie secondaire, c’est celle qui se re-déclenche, alors que l’enfant était propre de jour comme de nuit depuis plusieurs mois.
Elle fait souvent suite à un évènement qui a déstabilisé l’équilibre émotionnel de l’enfant, fragilisant son sentiment de sécurité, ou sa capacité à trouver sa place.
Par ce symptôme, l’enfant exprime un mal-être qu’il ne parvient pas à exprimer autrement.
Pourquoi ?
- Peut-être parce qu’il ne se sent pas écouté ou compris,
- Peut-être parce qu’il se sent coupable, parce que ce qu’il ressent ne correspond pas à ce qu’il pense devoir ressentir. (ex. je devrais aimer ma petite sœur et pourtant je ne la supporte pas…),
- Peut-être parce qu’il est tiraillé entre la part de lui qui veut grandir et celle qui voudrait tellement rester tout petit (fréquent à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur),
- Ou peut-être encore parce qu’il trouve un bénéfice à cette situation (ex. l’occasion de passer un moment seul avec papa…).
Et pour couronner le tout, c’est complètement inconscient, sinon ce serait trop facile !
Pour libérer les maux du corps, il faut trouver les mots qui ont besoin de se dire. Et pour ça, les outils de la kinésiologie sont tout à fait indiqués.
Si vous prenez rendez-vous pour votre enfant, assurez vous d’être disponible pour l’accompagner, vous, le parent, et de n’être là que pour lui, en prévoyant de laisser pour l’occasion les frères et sœurs chez la nounou ou les grands-parents.
Et en attendant, relâchez la pression sur le sujet de l’énurésie, surtout au moment du coucher. Prenez plutôt un temps rien que pour votre enfant, et écoutez le, vraiment… sans lui donner votre avis ni chercher à le conseiller, parce que pour écouter, il est important de se taire…
Vous pouvez par exemple lui demander : « Y a-t-il eu un moment aujourd’hui qui a été difficile pour toi ? » Si oui : « Quand tu repenses à ce moment, ça te fait mal où ? » Et sans rien dire, posez votre main à l’endroit de sa sensation, juste un instant. Puis, « Quel est le moment que tu as préféré dans cette journée ? » et laissez le s’endormir sur cette pensée agréable. Vous verrez, ça peut tout changer…
L’énurésie, comme tout symptôme, est un précieux indice, permettant de prendre conscience que votre enfant traverse un moment difficile. Eliminer le symptôme sans écouter son message reviendrait à faire taire votre enfant, qui n’aurait alors pas d’autre choix que de développer d’autres symptômes, pour enfin se faire entendre (cauchemars, ronflements, bruxisme…).
Alors soyez patient, pour se libérer d’un symptôme, il faut en avoir envie, entièrement… c’est presque toujours le cas au niveau conscient, mais si l’inconscient a mis en place cette stratégie pour obtenir plus d’écoute, d’attention, d’amour… il risque de ne rien céder avant d’avoir obtenu satisfaction… Il faudra donc d’abord identifier le besoin de votre enfant puis définir une nouvelle stratégie pour combler ce besoin. Comptez sur un accompagnement de 3 séances minimum.
Et si le symptôme persiste, offrez à votre enfant le plus beau des cadeaux : prenez soin de vous, occupez vous de votre bien-être, prenez le temps de libérer vos émotions, de résoudre vos conflits intérieurs. Les enfants sont des éponges, ils absorbent les émotions de leurs parents sans comprendre qu’elles ne leur appartiennent pas…